Jour 110 (18/10/19)
Nouvelle île, nouvelles aventures ! Nous voici donc arrivé la veille sur l’île de Chiloe dans la ville de Quellon. On quitte rapidement notre logement pas top du jour. On commence par aller au bout de la route, on est au point le plus au sud de la très célèbre panaméricaine qui commence en Alaska et se termine ici. Ça nous donne des idées et des envies pour de futurs voyages 😉.
On prend la route vers le nord de l’île. En route, on découvre un chemin de terre qui part sur la gauche et on décide de s’y aventurer. On voit un panneau qui annonce un parc national alors allons voir ! Nous arrivons au Parque Tantauco. On longe plusieurs lacs et malgré les nuages c’est super beau. Sur les 10 derniers km, la route est vraiment défoncée avec des énormes trous, on n’avance pas bien vite et on se fait bien secouer car notre bolide n’est pas un 4*4 !
Dès notre arrivée au parc, on est accueilli par 3 mignons petits renards. On apprendra que ce sont les zorro de Chiloe et qu’ils sont en danger d’extinction. On fait une petite balade, suivis de nos petits renards tout mignons, jusqu’au lac Yaldad. Il y a un centre d’information et on apprend pleins de choses sur la région, son histoire, sa faune et sa flore.
Puis on repart en sens inverse avec plusieurs arrêts drone et photos. On prie pour ne pas tomber en panne d’essence car on est sur la réserve et il n’y a pas beaucoup de station-service dans le coin. On fait un stop à Chonchi, joli petit village avec une belle église en bois, la spécialité du coin 😉. On traverse Castro, la capitale de l’île qui est une ville très embouteillée. On s’arrête prendre quelques infos à l’office de tourisme pour organiser notre séjour ici et on file trouver notre logement. On a loué une jolie petite cabane pour les prochains jours. Les enfants ont leur propre chambre avec 3 lits sur une mezzanine, ils sont trop contents !
Notre cabane pour nos 5 jours ici
La vue depuis notre logement
Jour 111 (19/10/19)
Il fait un soleil de dingue aujourd’hui alors on se prépare rapidement. Il faut savoir que l’île de Chiloe est réputée pour avoir de la pluie quasiment tous les jours. On part en direction de Dalcahue pour prendre un bac et se rendre sur l’île de Quinchao. La traversée dure seulement 5 minutes. On roule sur une route au milieu des champs puis cette route redescend vers la mer, la vue est superbe.
On continue jusqu’au village de Curaco de Velez, village très mignon avec une jolie église en bois. On se promène sur un ponton en bois et on se régale de bonnes huitres dans un petit resto local, on peut les acheter à l’unité et la personne les ouvre direct devant nous. Trop bon !
On continue notre route vers le centre de l’île, jusqu’à Achao. Il y a un parc pour les enfants au bord de la mer. Pendant qu’ils jouent, on trouve un petit stand de rue qui vend des ceviche, on se régale et les enfants en redemandent ! On trouve un petit dessert et on reprend la route.
On veut aller jusqu’au bout de l’île, qui n’est pas immense non plus. En chemin on s’arrête à plusieurs points de vue, c’est vraiment super beau ici et on a de la chance avec la météo. On profite bien de ce joli moment !
On arrive au bout de la route sur une plage de sable noir, on ne peut pas aller plus loin. Il y a un grand ponton et les enfants jouent à regarder la marée monter pendant que Bertrand joue avec son drone 😉 (une petite vidéo de cette journée vous attend à la fin de cet article…)
On refait ensuite toute la route dans l’autre sens, on reprend le bac et nous voici de retour à Dalcahue. Avant de rentrer, on se balade dans le village, c’est très agréable ici. On trouve un parc pour les enfants et on se balade sur le port. On arrive juste à temps avant la fermeture des stands du marché et on s’achète 2 kg de moules et 2 kg de coquillages pour le repas du soir et un énorme morceau de fromage ! Encore une fois, on se régale, et pour pas cher !
Déjà l’heure de rentrer ? Et bien non ! On retourne jusqu’à Castro pour aller observer les palafitos, les fameuses maisons colorées construites sur pilotis de la ville. On fait un petit tour en ville, sur la Plaza de Armas et on s’achète des gros churros fourrés au dulce de leche pour le goûter. Mais non, on ne fait pas que manger ! On croise aussi pour la première fois des gens qui manifestent en tapant sur des casseroles. Depuis la veille, un fort mouvement de contestation a été lancé à Santiago pour protester contre le gouvernement chilien, un gros ras-le-bol général de la part des habitants qui vivent dans la précarité, avec des revenus très faible, un système de santé et de retraite inexistant et avec un pays affichant un niveau de vie quasiment équivalent à celui de la France. Ce mouvement commence à toucher tout le pays.
Jour 112 (20/10/19)
Cette fois, le mauvais temps nous a rattrapé, beaucoup de nuages et du vent aujourd’hui. On va pouvoir faire une pause dans nos visites. Alors on profite pour trainer à la maison. Bertrand et Baptiste sortent en fin de matinée faire quelques courses, il parait qu’il y a un super marché à Dalcahué le dimanche matin. Il y trouve 2 super saumons pour pas très cher, on se fait encore un super repas avec ça !
On profite de cette journée off pour gérer un peu de logistique et les prochaines réservations, un peu de devoirs et un peu de rien ! La tempête de pluie est bien là, on ne va surtout pas sortir et rester près du feu. La météo annoncée des prochains jours est plutôt bonne alors on tente de prolonger la location de notre voiture de 24h pour profiter un maximum de cette île. Nos hôtes nous aident à joindre l’agence de location car avec notre espagnol moyen, ce n’est pas évident. Ils sont tellement sympas qu’ils nous offrent même des gâteaux alors que ce sont eux qui nous ont aidé, cherchez l’erreur ! Ils nous font même une ristourne sur la location de la cabane quand on demande à rester une nuit de plus. Vraiment, on adore les chiliens !
Jour 113 (21/10/19)
Comme prévu, le soleil est de retour ! On se dépêche de se préparer et on file profiter de cette belle journée. On se dirige cette fois vers le parc de Cucao, à l’ouest de l’île. Sur la route, on se retrouve coincé par un barrage de manifestants. Ils bloquent complètement la route et n’avons pas d’autre choix que de faire demi-tour. Grâce à l’application Maps.me, on arrive facilement à contourner en passant dans les pistes en terre. Il nous faut plus d’une heure pour arriver à destination avec ce détour.
On paie notre entrée pour le parc et on part pique-niquer au bord du lac Cucao, un endroit très paisible. On se promène ensuite sur le chemin El Tepual, une balade de 2h au milieu d’une sorte de marécage et de forêts. Le chemin est assez humide après la pluie de la veille mais le chemin est bien aménagé. C’est très sympa.
On finit cette balade en allant voir la mer d’un peu plus près, on a une jolie vue sur les dunes au loin et on croise encore une belle église en bois sur le chemin.
Sur le chemin du retour, on retombe sur le même barrage sur la route. Comme il est déjà tard, on pensait naïvement que tout le monde était rentré chez eux mais pas du tout ! On refait donc notre détour par les chemins de terre mais cette fois on trouve un meilleur chemin qui nous fait perdre moins de temps.
Le barrage et notre voiture !
Encore une belle journée. C’est déjà notre dernière soirée ici, demain on quitte l’île pour rejoindre le continent. On était vraiment très bien ici, les gens sont gentils, le logement était top, on était comme à la maison… On refait nos sacs, on s’est étalé de partout !
Jour 114 (22/10/19)
On essaie de partir pas trop tard aujourd’hui car une longue journée nous attend (même plus longue que prévu mais ça, on ne le sait pas encore…). Le beau temps est toujours là et on veut en profiter pour faire une dernière visite dans le nord de l’île avant de rejoindre le continent. Sur la route, un policier nous arrête et nous informe qu’il n’est pas possible de rejoindre Puerto Montt en prenant cette route et en passant par Ancud et qu’il faut faire un grand détour car le pont pour rejoindre le ferry est bloqué par des manifestants. Ça ne nous gêne pas pour ce qu’on veut faire ce matin mais on devra faire beaucoup de kilomètres pour arriver à destination ce soir. On décide quand même de nous rendre sur la côte nord-ouest de l’île qui est assez sauvage et qui abrite une colonie de pingouins. On arrive sur une magnifique plage, on a une très belle vue depuis la route située un peu en hauteur.
Quand on arrive sur le parking de la plage, un bateau part dans 5 minutes, il fait le tour des îlots pendant 30 minutes pour aller observer les pingouins. On fait le tour avec 2 autres couples de français. Le bateau est au loin dans la mer et il n’y a pas de pontons pour y aller. On nous y emmène avec une sorte de remorques sur roulettes, les gars qui nous poussent sont équipés de combinaisons de pêcheurs.
On file vers les îlots, cheveux aux vents. Mais on ne voit pas beaucoup de pingouins, ils sont partis manger. On en aperçoit 2 qui se promènent au loin. On voit aussi toutes sortes d’oiseaux, des cormorans, des pélicans, des mouettes et des lions de mer. On aperçoit même quelques dauphins qui passent près du bateau. On navigue un peu plus de 30 minutes avant de rentrer.
On ne traine pas pour reprendre la route car il nous en reste beaucoup à faire avant d’arriver à Puerto Montt. On repasse à Ancud et en effet, le pont est bien bloqué, on voit de la fumée noire au loin. On achète à manger sur le bord de la route, des empanadas pour changer puis on redescend à l’intersection où on avait croisé le policier. On continue jusqu’à un village au bord de la mer et à partir de là, on doit faire 30 km de piste pour accéder à l’embarcadère. Quand on y arrive, on monte directement dans le ferry et on part juste après, juste à temps !
Sur le bateau, un chauffeur de camion nous informe qu’à partir de 17h, les camions vont bloquer la ville de Puerto Montt. Il est déjà 16h et il nous reste encore 60 km à faire, il ne va pas falloir trainer. On fonce sur l’autoroute et on arrive à 16h45. On commence par se diriger à la gare routière pour se renseigner sur les bus pour le lendemain pour Bariloche en Argentine. On trouve plusieurs compagnies mais une seule qui part le matin (on veut arriver tôt car on retrouve là-bas nos amis québécois Nicole et Pierre pour une soirée seulement). Mais cette compagnie veut nous faire payer une place pour Julia et le ticket est plus cher. Mais c’est le prix à payer si on veut partir tôt. On se renseigne aussi sur l’état des routes, on doit rendre la voiture à l’aéroport et on a peur de ne pas arriver à revenir. On nous indique que tout est ok.
On repart ensuite en direction de notre logement, toujours avec notre voiture de location. On est tranquillement arrêté à un feu rouge quand tout à coup, on assiste au démarrage de la manifestation, juste devant nous ! Plusieurs centaines de gens débarquent sur nous en manifestant ! Ils sont pacifistes heureusement mais très nombreux et on se retrouve complètement coincé au milieu d’eux pendant 20 minutes. Quand on arrive à notre logement, on découvre un véritable taudis ! Rien à voir avec les photos de l’annonce et il fait super froid. Le proprio nous dis qu’il va nous apporter du bois mais rien, on se débrouille tout seul pour trouver du petit bois autour de la maison et tenter d’allumer un feu. On trouve des bûches dans sa réserve. Heureusement qu’on ne reste qu’une nuit et qu’on part tôt demain matin. La propreté est très douteuse et on ne touche pas à la salle de bain ! Bertrand part directement rendre la voiture et rentre juste à temps avant le couvre-feu. On ne peut pas ressortir manger, tout est fermé alors on mange les quelques restes de ces derniers jours. On se couche tôt, il n’y a même pas de wifi ici ! Toute la soirée on entend des gens dans la rue taper sur des casseroles et des hélicos de l’armée tourner au-dessus de nos têtes, on sent que le mouvement commence à prendre de l’ampleur dans tout le pays. Ca commence à devenir flippant… On a hâte d’être le lendemain pour prendre notre bus direction Bariloche en Argentine !