Tupiza – Le far west Bolivien

Jour 55 (24/08/19)

Après ces 9 jours passés ici, il est temps de quitter la ville de Sucre. La nuit ne fut pas terrible pour Mylène qui a dû manger un truc qui ne passe pas. Ce n’est pas l’idéal pour ranger et préparer les sacs mais on fait avec. On a décidé un peu au dernier moment de couper le trajet en 2 pour nous rendre à Tupiza, notre prochaine étape et ce matin, on se dit qu’on a bien fait. 8h de trajet dans la même journée n’aurait pas été possible. Ça y est on est prêt et il est l’heure de dire au revoir à nos hôtes qui ont pris soin de nous pendant ce séjour. Lucas fait la tronche, c’est bon signe, ça veut dire que c’était bien !

On monte dans un taxi direction la gare routière pour nous rendre à Potosi. A peine arrivé, on se fait attraper par les vendeurs de tickets de bus, on n’arrive même pas à monter sur le trottoir ! On écoute leur tarif et la description de leur « super » bus puis on cherche les colectivos, plus petit mais aussi plus rapide. On finit par les trouver dans une rue un peu plus loin, le tarif est pour une fois un peu plus élevé mais le véhicule est hyper propre et classe et il part tout de suite. Ils ont même condamné plusieurs places à l’arrière pour pouvoir mettre nos sacs (ils ne seront pas sur le toit et aux vues de nos antécédents, c’est un bon point !). On part donc avec eux. On ne regrette pas, le trajet dure à peine 3h dans de plutôt bonnes conditions !

On arrive à Potosi dans l’après-midi. On est maintenant à 4070 mètres d’altitude et ça nous change radicalement de la douceur de Sucre qui n’était située qu’à 2800 mètres. Mylène n’est toujours pas en forme et a une grosse migraine, sûrement dû à l’altitude couplée à la déshydratation de la gastro. On pose nos valises à l’hôtel qui est très sommaire mais qui fera l’affaire pour une nuit. Baptiste sera trop content d’avoir son lit dans une chambre à part, tout seul. On a bien compris que c’était parce qu’il y avait une TV dans sa chambre… On part ensuite faire un tour en ville. Potosi est une ville minière, beaucoup viennent ici pour visiter les mines d’argent qui sont toujours exploitées par les boliviens. Nous avons décidé de ne pas y aller car nous trouvons que cette visite a un côté très voyeurisme, des gens travaillent encore là-bas et travaillent même dur. On ne voit pas en quoi ce serait une attraction. Ce n’est pas un musée ! En plus, c’est relativement dangereux. On s’est dit qu’on n’aimerai pas voir des touristes chaque jour passer dans notre open space pour voir comment on travaille sur nos ordinateurs, essayer nos outils de travail ou écouter ce qu’on se raconte pendant nos réunions. Surtout que certaines agences vont loin dans le ridicule (ex: essai de dynamites, ballade dans les chariots, etc.). On s’est donc contenté d’une simple balade dans la ville.

Il y avait une fête ce soir là avec pleins de gens déguisés, de la musique et des danses, une ambiance très sympatique mais pas facile à supporter quand on a mal à la tête. On mange rapidement et comme il est 17h, ce sera notre déjeuner/dîner. On rentre assez vite à l’hôtel, Mylène est tellement mal qu’elle va au lit avant les enfants ! Ici les nuits sont très fraîches et toujours autant de chauffage alors on se couvre bien, on retrouve nos bonnes habitudes des hautes altitudes : Manches longues, collants, duvets 🙂

Jour 56 (25/08/19)

Nous quittons déjà Potosi, nous n’avons pas pris le temps de l’apprécier à sa juste valeur mais nous en avons assez d’être à plus de 4000 mètres et avons envie de retrouver rapidement de la douceur. Nous partons en taxi à l’ancienne gare routière de la ville, où sont sensés partir les colectivos pour Tupiza, notre prochaine étape. On trouve une voiture qui est prête à partir mais il ne lui reste plus que 3 places. Le chauffeur veut qu’on se serre tous les 5 sur la banquette du milieu. On refuse mais il est déjà en train de charger nos sacs sur le toit ! On lui explique qu’on ne veut pas faire le trajet dans ces conditions et qu’on préfère prendre le prochain. Il demande alors à la personne assise sur le siège passager de passer derrière (vous savez la petite banquette où on met juste 2 enfants en temps normal),ils se retrouvent 3 grands gaillards entassés à l’arrière pour que Bertrand puisse monter à l’avant et nous 4 serrés à l’arrière. On nous avait annoncé 5 à 6h de trajet mais en moins de 4h nous sommes arrivés à destination. La route est assez sinueuse, on est inquiet pour les possibles vomito à venir mais tout se passe bien et la route traverse des paysages superbes.

Quand on arrive à Tupiza, on change complètement d’ambiance. Il fait assez chaud, on retrouve une altitude correcte (2850 mètres) et l’environnement n’a rien à voir. On est entouré de montagnes rouges. La ville n’est pas très grande et on rejoint notre hôtel à pied cette fois-ci. On découvre une chambre assez confortable avec un bel espace extérieur autour d’une piscine. On sent qu’on va se plaire ici !

On ressort rapidement se promener en ville, on est dimanche et il y a une fête dans notre quartier mais c’est la seule animation que l’on trouve. Tout est fermé et les rues sont désertes, même la place principale est morte. En se baladant au hasard, on trouve une pizzeria dans laquelle on ne mange pas trop mal mais la fanfare joue non-stop juste à côté. On sature ! On profite d’avoir du temps libre cet après-midi pour faire le tour des agences de la ville. Le but de notre venue ici est de partir ensuite en expédition pendant 4 jours dans le Sud Lipez et le Salar d’Uyuni. Il y a plusieurs agences qui proposent des prestations assez semblables, pas facile de faire un choix, on sait que le séjour dépendra aussi beaucoup du guide qui nous accompagnera. On se contente de prendre les infos et on se laisse le temps de réfléchir, on est là pour plusieurs jours.

Le soir, on est un peu fatigué et toujours barbouillé pour certains alors on mange au bord de la piscine quelques frites et burger trouvés dans un stand de rue. On croisera par hasard dans les couloirs de l’hôtel, la famille de québécois, Nicole et Pierre et leurs 3 enfants, rencontrés quelques jours plus tôt dans le bus pour Sucre. Ils rentrent tout juste du trip dans le Sud Lipez et auront pleins de choses à nous raconter, mais plus tard car tout le monde est fatigué ce soir.

Jour 57 (26/08/19)

On est réveillé super tôt ce matin par le camion poubelle qui passe dans la rue juste sous notre fenêtre en lançant un klaxon d’un bruit hyper strident. Heureusement tout le monde se rendort et on manque presque l’heure du petit déjeuner. On profite de cette journée « off » pour continuer de faire le tour des agences, on tente de négocier les tarifs mais ils sont durs en négo.

On part ensuite faire le tour de la ville, ce n’est pas très grand, on passe par la Plaza de Armas puis on monte au mirador, là où se tient le christ qui veille sur la ville et depuis lequel on a une très belle vue sur la ville et les montagnes rouges qui l’entourent.

Puis on cherche le mercado central de la ville pour y manger, on sait qu’on y trouve toujours un comedor dans lequel il est possible de manger local pour vraiment pas cher. On mange donc soupe et plats de pâtes pour 6 bolivianos (moins de 1€) chacun ! Encore une fois, on est les seuls touristes…

Notre hôtel a une piscine et on a envie d’en profiter alors on rentre pour la sieste de Julia. Les garçons se baignent pendant que Bertrand retourne au mirador avec son drone pour faire quelques photos vues du ciel. On retrouve nos amis québécois au bord de la piscine et on passe le reste de la journée avec eux à échanger sur le voyage pendant que nos enfants jouent ensemble dans l’eau. Une complicité s’est très vite installé entre eux. Bertrand se baignera en rentrant même si l’eau est fraîche, c’est trop bien d’avoir une piscine ! On se décide enfin sur l’agence avec laquelle nous partirons dans le Sud Lipez, ce sera l’agence La Torre, chaudement recommandée par d’autres voyageurs et les locaux du coin à qui nous avons demandé leur avis.

En fin d’après-midi, on retourne tous ensemble au mirador (oui oui Bertrand y est monté 3 fois aujourd’hui !) pour aller observer le couché du soleil. Le spectacle est vraiment beau, les couleurs du soleil couchant accentuent le rouge des montagnes alentours. Puis nous allons tous ensemble manger une bonne pizza, une grande tablée de 10, c’est bien animé, on passe une super soirée.

Jour 58 (27/08/19)

Après la journée repos de la veille, on s’est prévu une petite activité pour notre dernière journée à Tupiza. Nous allons faire un tour de cheval dans les environs de la ville. Et pour cette sortie, nous sommes accompagnés de nos amis québécois. Nous avons rendez-vous à l’agence puis nous nous rendons en colectivo jusqu’au ranch. Les enfants sont sur-excités d’aller faire du cheval ! Nous sommes accueillis par nos guides qui vont nous accompagner, ils nous équipent de chapeaux et de bombes pour les plus petits et de sur-chaussures, on a l’impression d’être de vrais cow-boys ! On prend place sur nos montures (sauf Julia qui monte avec Bertrand) et c’est parti pour 3 heures de balade.

On avance au milieu d’un désert rempli de cactus et entourés de montagnes rougeoyantes. On se croirait littéralement au temps du far west. Même Mylène qui n’aime pas forcément faire du cheval y prend plaisir. Les garçons sont super à l’aise et nos guides nous donnent quelques astuces pour faire avancer nos chevaux un peu plus vite. On se régale !

Nous faisons un premier stop sur un site appelé la « Puerta del Diablo », une sorte d’ouverture au milieu de la roche. Nous pouvons escalader un côté et Bertrand en profite pour faire voler le drone, la vue de la haut est grandiose.

Nous remontons sur nos destriers et avançons jusqu’à un canyon appelé le canyon del Inca. Il n’est pas possible de continuer dedans avec les chevaux car il est trop étroit et pleins de rochers. On s’y aventure un peu à pied.

Il est temps de faire demi-tour. A mi-chemin, Bertrand demande à notre guide de garder son cheval pour pouvoir faire voler le drone et faire en sorte qu’il nous suive. Il fait ça pendant un moment, on est devant et on voit le drone passer au-dessus de notre tête.

Puis le drone atterrit, on attend et on ne voit jamais Bertrand revenir. On attend un long moment puis un des 2 guides part à sa recherche pendant que nous continuons notre chemin. Au bout d’un long moment et quand on arrive presque au ranch, on voit le 2ème guide revenir bredouille, on commence à s’inquiéter. Où a-t-il bien pu passer ? Et là on voit à nouveau le drone (ou plutôt on l’entend) mais plus loin devant nous. Il nous a dépassé sans nous voir dans ce désert qui est tout de même assez étendu. Il a couru pendant 20min pour nous rattraper mais il nous a raté et est arrivé au ranch bien fatigué avant nous ! Il a raté une partie de la balade mais on est content de le retrouver.

Nous disons au revoir à nos chevaux et nos guides et nous rentrons à l’hôtel. Nous achetons quelques papas rellenas pour le repas de midi et mangeons au bord de la piscine tous ensemble. Notre après-midi ressemble à celui de la veille, les enfants jouent ensemble, les parents discutent, Julia fait la sieste, on fait un peu de lessive. Puis dans l’après-midi, Bertrand emmène Lucas chez le coiffeur (Baptiste ne veut pas y aller car il a peur d’avoir froid à la tête dans le Sud Lipez, réputé pour être très froid en hiver). Première coupe du voyage mais pas la plus réussie, Bertrand a les cheveux vraiment courts et la coupe de Lucas garde les marques des coups de ciseaux sur le dessus. Mais vu le prix (environ 2,5€), on ne va pas se plaindre !

Et puis c’est là qu’arrive notre première galère bancaire du voyage. Bertrand voulait retirer du liquide car ici personne ne prend la carte (ou alors ils te rajoutent 10% de frais) et au moment de donner les billets, le distributeur s’est arrêté, écran noir et reboot de la machine. Aucun billet n’est sorti mais la transaction était validée et le retrait apparaît sur notre compte (plus de 300€). Bien sûr, il est 17h et la banque attenante est déjà fermée et elle ouvre le lendemain à 8h30. Mais notre tour dans le Lipez part à 7h30… Il y a un numéro d’urgences et on demande au monsieur de l’accueil de notre hôtel d’appeler pour nous (notre carte SIM locale ne nous permet pas de passer des appels et puis on est tellement mauvais en espagnol que ça ne servirait pas à grand-chose). Il appelle donc et nous explique qu’il faut attendre l’ouverture de la banque demain matin et leur expliquer leur problème, qu’ils pourront vérifier ce qui s’est passé en se servant des caméras de vidéosurveillance. On retourne donc à l’agence leur demander de différer notre départ du lendemain. Comme nous sommes les seuls dans notre voiture, il n’y a pas de souci même si la route du premier jour est assez longue.

Nouvelle soirée à la pizzeria avec nos amis québécois. Nos chemins se séparent ici, ils partent en direction de l’Argentine le lendemain. On espère que nos chemins se croiseront à nouveau car on s’entend vraiment très bien ! Il est temps de rentrer faire dodo, demain une longue et belle journée nous attend 🙂

3 commentaires sur « Tupiza – Le far west Bolivien »

  1. Hey les coupains du bout du monde ! Ca fait plaisir de voir vos tête de temps en temps !! Merci de prendre ce temps pour faire un blog de qualité ! Ici les sommets blanchissent et ca sent la fondue dans l’air 😉
    Bisous !!

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